Demandes de brevets : croissance de 12,4% en Flandre occidentale
La Flandre occidentale, solide détentrice de l'innovation malgré les turbulences économiques

Le nombre de demandes de brevets déposées par des entreprises de Flandre occidentale a augmenté de 12 % en 2024 par rapport à 2023, inversant ainsi une tendance à la baisse. C’est ce qui ressort d’une analyse de Voka - Chambre de Commerce et d’Industrie de Flandre-Occidentale, basée sur les données de l’EPO Patent Index.
"Cette reprise signale un regain de dynamisme et montre que nos entreprises misent pleinement sur l’innovation », déclare Bert Mons, administrateur délégué de Voka - Chambre de Commerce et d’Industrie de Flandre-Occidentale. « Un signal positif, d’autant plus bienvenu dans ce contexte économique turbulent."
L'importance des brevets
Les brevets sont généralement considérés comme un indicateur clé du potentiel d’innovation d’une région. Ils confèrent aux entreprises des droits exclusifs sur une invention, les protégeant ainsi contre la concurrence. Cela apporte non seulement une sécurité pour les investisseurs, mais stimule également le développement et la commercialisation de nouvelles technologies. Une performance solide en matière de dépôts de brevets est donc souvent révélatrice d’une économie dynamique et tournée vers l’avenir.
Le suivi annuel des demandes de brevets permet d’avoir une vue claire de l’activité innovante dans la région et de détecter les évolutions sectorielles.
La Flandre occidentale poursuit sa croissance
La croissance de 12,4 % en Flandre-Occidentale contraste fortement avec le recul enregistré en Flandre (-2,0 %) et en Wallonie (-9,9 %). Cela suggère que les entreprises de Flandre-Occidentale misent plus résolument sur la propriété intellectuelle et l’innovation, potentiellement stimulées par de nouveaux investissements et des collaborations stratégiques.
Unilin, entreprise phare de Flandre-Occidentale, illustre parfaitement cette tendance. Avec 90 demandes de brevets en 2024, elle figure dans le top 10 des déposants belges. Unilin souligne ainsi l’importance stratégique de la propriété intellectuelle dans un marché hautement concurrentiel.
"L’innovation n’est pas un choix, c’est une nécessité pour rester pertinent », déclare Bart Van der Stockt, Président de Unilin Technologies, la division IP d’Unilin. « Nos investissements en R&D nous permettent de rester compétitifs à l’échelle mondiale tout en protégeant nos technologies contre l’imitation. L’innovation fait partie intégrante de l’ADN d’Unilin. Nos innovations et brevets dérivés concernent non seulement de nouveaux procédés de production, mais aussi de nouveaux produits et techniques visant à optimiser la recyclabilité de nos produits existants. Notre ambition est d’offrir des produits toujours meilleurs, plus esthétiques et plus durables. Notre classement actuel reflète notre volonté constante de repousser les limites de la R&D."
Évolutions sectorielles
Les tendances sectorielles fournissent des indications précieuses. Les domaines des matériaux et de la métallurgie (+39,7 %), du traitement de surface et des revêtements (+38,2 %), ainsi que des technologies chimiques (+42,1 %) enregistrent une forte croissance. Cela témoigne d’une dynamique d’innovation accrue dans ces secteurs, sans doute portée par de nouvelles applications industrielles et les impératifs de durabilité.
À l’inverse, la technologie médicale connaît un net recul (-26,0 %), et la technologie informatique stagne (0,0 %), ce qui suggère un retard de la Belgique dans des secteurs numériques et d’intelligence artificielle en plein essor au niveau international.
Le rôle des grands acteurs
L’analyse révèle que le top 10 des déposants en Belgique représente un tiers (34 %) de l’ensemble des demandes de brevets. En Flandre, cette proportion atteint même près de la moitié (44 %).
Ce top 10 est composé de grandes entités, dont des établissements de recherche (KU Leuven, UGent, Université d’Anvers), des centres d’innovation (Imec, VITO, VIB) et des entreprises de renom telles que SYENSQO, Umicore, Unilin (Flandre-Occidentale) et Melexis.
Cette concentration confirme une légère tendance à la hausse : l’innovation reste principalement le fait d’un nombre restreint d’acteurs, tandis que les PME et start-up sont moins représentées. Cette situation peut poser problème : alors que les grandes entreprises investissent massivement en R&D, les PME peinent à suivre, ce qui nuit à leur compétitivité.
Les grandes entreprises, source d'inspiration pour les PME
La Flandre-Occidentale a effectué en 2024 un rattrapage positif. Pour pérenniser cette dynamique, des efforts supplémentaires seront toutefois nécessaires. Des entreprises telles qu’Unilin démontrent comment les investissements dans la propriété intellectuelle renforcent l’avantage concurrentiel.
"Nous espérons que des entreprises comme Unilin puissent inspirer les PME, qui doivent encore franchir le pas vers plus d’innovation et une meilleure protection de leur savoir-faire technologique", conclut Bert Mons, administrateur délégué de Voka Flandre-Occidentale.