Le PPWR, moteur important d’innovation dans l’emballage
24e World Packaging Conference de l’IAPRI
Les scientifiques de l’emballage prendront toujours plus d’importance dans les années à venir, est-il ressorti du discours inaugural de Mattia Pellegrini lors de la 24e World Packaging Conference de l’IAPRI. Le Règlement sur les emballages et déchets d’emballage (PPWR), qui approche à grand pas, était sur toutes les lèvres.

Les mesures envisagées dans le cadre du PPWR comprennent les objectifs nationaux sur la réduction des déchets d’emballages, la minimisation des emballages superflus et l’imposition aux acteurs du marché d’objectifs de réemploi et de recharge par secteur et par type d’emballage. Ainsi l’a expliqué Pellegrini à son auditoire. Mattia Pellegrini est chef d’Unité, Des déchets aux ressources, de la DG Environnement de la Commission européenne.
Également pour les emballages hors Europe
Les exigences valent pour tous les emballages mis sur le marché en Europe, qu’ils soient produits en Europe ou sur d’autres continents. Le PPWR a été adopté fin avril à la majorité du Parlement européen. Les modalités d’application concrètes au niveau des détails sont attendues en 2026, mais un certain nombre de grandes lignes sont d’ores et déjà connues.
Primo, tous les articles d’emballage doivent subir une procédure d’évaluation de leur recyclabilité destinée à attester qu’ils satisfont aux critères de conception en vue du recyclage (DfR) comme stipulé dans l’acte délégué. Les emballages sont notés de A à E en fonction de leur conformité aux critères de DfR. Les emballages notés de classe (E) devront être retirés du marché à partir de 2030. Les classes de performances A-D correspondent à la hauteur de l’écocontribution à verser dans le cadre de la responsabilité élargie du producteur. Plus la recyclabilité est élevée, plus la contribution à verser par le producteur diminue.
Secundo, les emballages doivent se prêter à un tri dans des filières de déchets spécifiques sans perturber la recyclabilité d’autres flux de déchets, et pouvoir être recyclés à grande échelle (à partir de 2035). On entend par 'grande échelle' une quantité annuelle de matériau recyclé égale ou supérieure à 55% (30% pour le bois). Les producteurs devront donc veiller à la mise en place d’une infrastructure de recyclabilité efficace, contrôlée par eux uniquement dans une mesure limitée.
Système de pictogrammes scandinave
Pour faciliter le tri par le consommateur, des logos, inspirés du système de pictogrammes scandinave, deviennent obligatoires. Les emballages réutilisables doivent aussi comporter une étiquette obligatoire, y compris un code QR. Une étiquette indiquant un contenu recyclé est en outre proposée sur une base volontaire. Des systèmes de consigne (DRS) pour les bouteilles en plastique et les canettes en métal deviennent obligatoires.
Le PPWR définit également des pourcentages de quantités obligatoires de recyclat à incorporer dans un matériau d’emballage. Elle est de 10% pour les emballages sensibles au contact faits à partir de plastiques autres que le PET, sauf pour les bouteilles en plastique à usage unique; et de 30% pour les emballages sensibles au contact en PET, ainsi que pour les bouteilles plastiques à usage unique fabriquées en PET ou dans une autre matière plastique.
Les pourcentages minimums augmenteront fortement à partir de 2040, à respectivement 25, 50 et 65% pour les formes d’emballages précitées.